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Le soutien de l'Homme et de la Femme-Sauvage

23 Mai 2019 , Rédigé par Patrick Fischmann Publié dans #Conte, #article, #mythologie

Le soutien de l'Homme et de la Femme-Sauvage

En ces temps chaotiques la figure de la Femme et de l’Homme-Sauvage s’impose à celles et ceux qui se libèrent du pouvoir funeste du patriarcat, pour traquer toutes ses basses œuvres dans le monde et en eux-mêmes. Ils voient la cause qui arrache l’humain à la nature et ils dépassent leur peur des forces qui montent de l’intérieur. Mais il règne une grande confusion : il ne suffit pas de décréter qu’on est Femme ou Homme-Sauvage pour en acquérir les qualités et assurer notre métamorphose. Il s’agit « d’être en contact » avec ces puissances vitales qui se trouvent dans notre psyché. Ce sont ces forces qui nous transforment. Sans elles nous sommes hagards et démunis, coupés de nos racines. Nous conduisons des véhicules sans freins ni accélérateurs, sans volants, sans roues, sans rien. Nous nous précipitons tels des zombies dans les bras d’une intelligence artificielle, mobilisée pour anéantir le vivant. La Femme et l’Homme-Sauvage représentent les antiques symboles du sentiment de connexion, d’appartenance, de vénération, nés, révélés dans la nature luxuriante. Ces représentations archétypales se sont renouvelées lors des époques et des paysages successifs, elles ont coloré toute une cascade de déités et d’entités dont elles étaient les sources et les inspiratrices. Ces racines primitives nous ont offert une sensibilité à un monde d’énergie verte, animale, faîte de communion, de rythmes cycliques, d’ardeur, d’abondance, de protection des bêtes indomptées, d’un respect sans faille qui enjoint à prendre soin de la terre. Il est donc salutaire « d’être en contact » avec ces puissances actives qui se trouvent dans notre psyché, mais il ne s’agit pas d’un jeu de rôle sacralisé. De même que nous ne sommes ni des déesses, des dieux ou des fripons sacrés, des magiciens ou des guerriers (n’en déplaise aux marchands de rêves et de « soupe spirituelle » qui courtisent les égos pour prospérer). Mais nous pouvons « être en contact » avec toutes ces puissances intérieures que Robert Bly désigne métaphoriquement comme « le soubassement cristallin des eaux de l’âme ». La Femme et l’Homme-Sauvage s’entrelacent avec les autres puissances présentes en notre psyché pour réveiller la fougue afin qu’en tout, soient présents le jaillissement du feu, des sources et des cascades : pour que rien ne stagne, ne se rigidifie ou ne s’endorme, ne désespère ou ne s’épuise. Ils s’entrelacent afin que la belle folie qui anime les orages, les panthères et les fleurs, dynamise suffisamment tout ce qui en nous, virant à l’excès de zèle, empoisonne nos cœurs. Joseph Campbell le rappelle avec clairvoyance : en fin de compte ce ne sont pas les divinités que le héros recherche, mais leur grâce, c’est-à-dire la force qui les soutient

 

Patrick Fischmann

 

 

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